Bonne nouvelle du Caire. Les Imams de la République. Sur Nicolas Sarkozy, la Shoah et le judaïsme. Le Moi de Yann Moix. Boyer augustinus. Stéphane Giocanti, samouraï d’hiver. Notre Kosovo.
La vraie nouvelle de la semaine ? En Egypte, la Cour suprême a statué contre la conception de l’apostasie qui découle de la Charia. Une dizaine de Coptes, mal convertis à l’islam, acquis au Prophète pour des raisons de coercition ou de convenance, se sont vu reconnaître la faculté de revenir à leur foi d’origine. La brèche est sérieuse. La vague qui s’y engouffre, celle de la liberté de conscience, est à même de bouleverser la donne anthropologique dans le monde arabe, au Proche-Orient, en Asie... La miséricorde en lieu et place du Djihad, si l’on veut ; l’affirmation du Droit, à coup sûr.
Vendredi soir, rue d’Assas, mon premier cours aux futurs imams. Une formation non pas à la religion, mais à la République, à ses idéaux, ses valeurs, ses lois, ses réalités. Une première, voulue par le ministère de l’Intérieur, promue par le Conseil du culte musulman, assumée par la Faculté de Sciences Sociales et Economiques dans le cadre de l’Institut catholique. Une sorte de diplôme bac + 2, en six mois et 400 heures de cours, spécialité « intégration, laïcité et cultures». Une trentaine d’étudiants, dont trois femmes, des jeunes, des moins jeunes, tous graves, tous éduqués, tous désireux de servir comme prédicateurs, aumôniers. Et de rompre avec les idées reçues, les préjugés. De témoigner de leur engagement et de leur espérance. Vite, la glace fond. Vite, commence un vrai dialogue. J’en ressors, plus convaincu que jamais, de l’urgence qu’il y a à fonder le « vivre- ensemble », comme disent les sociologues, sous le signe de la rencontre.