Hier, à la messe d'intronisation du nouveau pape, Benoît XVI, plusieurs délégations orthodoxes étaient présentes: du Patriarcat oecuménique, de Moscou, de Serbie, de Georgie, de Roumanie (Mgr Joseph), de Bulgarie, des Eglises tchèque et slovaque, ukrainienne (dans le patriarcat de Moscou), grecque, chypriote, albanaise, américaine.
Par ailleurs, dans la dernière édition du bulletin électronique Europaïca (n°64, 24 avril), Mgr Hilarion (Alfeyev, du patriarcat de Moscou, voir cette page) nous donne sa réaction suite à l’élection du nouveau pape.
Il souhaite « Avant tout, que l'Église catholique continue à préserver sa doctrine dogmatique et éthique traditionnelle sans céder aux pressions des groupes «progressistes» qui exigent l'ordination des femmes, l'approbation des «mariages» du même sexe, de l'avortement, de la contraception, de l'euthanasie etc. ». Puis, il espère que le nouveau pontificat apportera la résolution des problèmes entre Rome et l’Eglise russe et qu’une rencontre entre le pape et le patriarche russe pourra être possible. Il précise à cet égard qu’elle « doit être précédée par des gestes concrets dans le sens de la meilleure compréhension mutuelle et par une élaboration soigneuse de la position commune sur les principales questions litigieuses. » Il espère que cette dynamique s’étendra à l’ensemble de l’orthodoxie, dans ses rapports avec Rome, et qu’une commission bilatérale reprendra l’ensemble du dossier, à savoir les problèmes «de l'uniatisme, de la primauté romaine et des autres problèmes théologiques et ecclésiologiques qui divisent encore nos Églises. » Enfin, face au sécularisme, il en appelle à une alliance entre l’orthodoxie et le catholicisme romain. En effet, explique-t-il, « L'Europe est en train de se déchristianiser avec une telle rapidité qu'une action commune et efficace est indispensable pour essayer de sauver l'identité chrétienne, vieille de deux millénaires. Je crois profondément que le temps est venu pour que les catholiques et les orthodoxes unissent leurs efforts dans la défense de la tradition chrétienne, assiégée de toute part. Dans vingt, trente ou quarante ans, cela peut être tout simplement trop tard. » Il ajoute que dans les domaines social et éthique, les orthodoxes et les catholiques pourraient donner au monde un témoignage commun.