Après-fête de la Nativité de la Mère de Dieu, dimanche avant la Croix, mémoire de sainte Théodora d’Alexandrie
Tropaire de la Résurrection en ton 3 : Que les cieux se réjouissent !+ que la terre exulte d’allégresse !+ car le Seigneur a fait merveille par la force de son bras,/ terrassant la mort par sa propre mort et devenant d’entre les morts le Premier-né !// Du sein de l’Enfer, Il nous a tous sauvés,/ accordant au monde la grâce du salut.//
De la fête en ton 4 : Ta nativité, ô Vierge, Mère de Dieu,/ annonce la joie à l’univers entier.// De toi resplendit le Soleil de justice,/ le Christ notre Dieu.// Effaçant la malédiction, Il apporte la bénédiction ;/ et confondant la mort, nous donne la vie éternelle !//
De sainte Théodora en ton 3 : Telle un don divin, une victime consacrée,+ illustre et vénérable Théodora,/ c’est ta vie que tu offris à Dieu.// Et, manifestant le feu du repentir,/ au milieu des hommes, en amie de la sagesse, tu brillas.// Sans cesse prie donc celui qui t’a glorifiée/ de nous accorder la grâce du salut !//
Kondakion de la Résurrection en ton 3 : Du tombeau Tu es ressuscité en ce jour,+ ô Dieu de miséricorde,/ nous arrachant aux portes de la mort ;// en ce jour Adam tressaille d’allégresse et Eve danse de joie,/ et tous ensemble les patriarches et les prophètes chantent inlassablement la force et la puissance de ta divinité.//
Gloire…
Kondakion de sainte Théodora en ton 2 : Par le jeûne et les prières de toute la nuit ayant épuisé ton corps, Théodora,/ tu prias le Créateur de t’accorder la parfaite rémission de ton péché.// Ayant reçu cette grâce en vérité,/ tu nous a montré le chemin d’une admirable conversion.//
Et maintenant…
Kondakion de la fête en ton 4 : Joachim et Anne de l’humiliante stérilité,+ Adam et Eve de la mort et du tombeau,/ ensemble furent délivrés par ta naissance, ô Vierge immaculée !// Et ton peuple en ce jour célèbre ta nativité,+ libéré, lui aussi, de l’esclavage du péché,/ et chante la Stérile qui enfante la Mère de Dieu, la Nourricière de notre Vie !//
Prokimenon du dimanche en ton 3 : Chantez pour notre Dieu, chantez !/ chantez pour notre roi, chantez !// V/ : Tous les peuples, battez des mains ! Acclamez Dieu en éclats de joie !
Epître(s) : avant la Croix, Galates 6, 11-18 ; (et, éventuellement, du jour, 1 Corinthiens 15, 1-11)
« Frères, voyez ces grosses lettres : je vous écris de ma propre main ! Des gens désireux de se faire remarquer dans l’ordre de la chair, voilà les gens qui vous imposent la circoncision. Leur seul but est de ne pas être persécutés à cause de la Croix du Christ ; car, ceux-là même qui se font circoncire n’observent pas la Loi ; ils veulent, néanmoins que vous soyez circoncis, pour avoir, en votre chair un titre de gloire. Pour moi, non, jamais d’autre titre de gloire que la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ ; par elle, le monde est crucifié pour moi, comme moi pour le monde. Car, ce qui importe, ce n’est ni la circoncision, ni l’incirconcision, mais la nouvelle création. Sur ceux qui se conduisent selon cette règle, paix et miséricorde ainsi que sur l’Israël de Dieu. Dès lors, que personne ne me cause de tourments ; car moi, je porte en mon corps les marques de Jésus. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit, frères. Amen !
Alléluia du dimanche en ton 3 : En toi, Seigneur, j’espère : que je ne sois jamais déçu ! - Sois pour moi le Dieu qui me protège, la forteresse où je trouve le salut !
Evangile(s) : avant la Croix, Jean 3, 13-17 ; (et, éventuellement, du jour, Matthieu 19, 16-26)
En ce temps-là Jésus dit : « Nul n’est monté au ciel sauf Celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’Homme. Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que quiconque croit, ait en lui la vie éternelle. Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils, son Unique, pour que toute personne qui croit en lui, au lieu de périr, ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. »
1. Lien de l’après-fête de la Nativité de la Mère de Dieu et de l’avant-fête de la Croix : la Mère de Dieu a connu la Croix. Elle n’a pas connu les douleurs de l’enfantement, mais « un glaive a transpercé son cœur » (prophétie de Siméon, Lc 2, 35) quand elle vit son Fils et son Dieu trahi par les siens, humilié publiquement et exécuté comme un malfaiteur. Elle a été au pied de la Croix comme témoin de l’amour qui ne fléchit jamais. Marie est vénérée comme celle qui conçoit et met au monde le Dieu-Homme, Source de vie par sa mort sur la Croix et par sa résurrection – Mère du Ressuscité (tropaire) !
Catéchèse (par le père Marc-Antoine Costa de Beauregard, recteur de la paroisse Saint Germain et Saint Cloud) : Le sens de la Croix, donatrice de vie et de joie (commenter les tropaires et les textes !)
2. La Croix est le sacrement de la vie : au désert, ceux qui contemplaient le serpent de bronze érigé par Moïse (Nombres 21, 9) recevaient la vie. Le Christ a crucifié le serpent du péché sur la Croix (trop. en t.3 : « terrassant la mort par sa propre mort ») : qui le suit (par ex. sainte Théodora – cf. Synaxaire ) goûte à cette liberté et à cette vie (kondak. en t.3 : « Adam tressaille d’allégresse et Eve danse de joie »). D’où les versets du prokimenon et de l’alléluia (« chantez », « acclamez », « Dieu qui me protège », « forteresse », « salut »). Saint Paul dit que la Croix est sa « gloire » et que par elle il participe à une « nouvelle création » (épître). Crucifier l’amour de soi et la fausse autonomie c’est retrouver la liberté paradisiaque.
3. La Croix est la manifestation, non du jugement, mais de l’amour (évangile : le Père envoie son Fils par l’Incarnation, la Croix et la Résurrection pour « sauver » le monde qu’Il « aime tant »). Ce ne peut être que par amour (et non par devoir moral) que le croyant choisit la Croix en renonçant à son égoïsme. Seule la Croix d’amour donne la joie (cf. la prière « c’est par la Croix que la joie est venue dans la monde entier »).
4. Notre croix personnelle est le rendez-vous d’amour avec le Seigneur et avec le prochain : nous ne rencontrons l’un et l’autre qu’en scellant l’amour par la souffrance (donner sa vie, son temps, son sang, le meilleur de soi-même, son attention, son cœur, préférer autrui à soi…). Par la Croix nous retrouvons le mode d’être divin, la communion interpersonnelle libre qui nous est naturelle, par ce que nous sommes créés à l’image de Dieu-Amour, Dieu-Trinité, Père et Fils et saint Esprit.