Fondée en 1980 et regroupant plusieurs centaines de membres disséminés à travers tout le pays, l’association Saint-Nicolas-de-Myre (Fraternité orthodoxe aux Pays-Bas) a fêté son 25e anniversaire, les 1er et 2 juillet à Deventer. Seule organisation inter-orthodoxe aux Pays-Bas, l’association assure la présence orthodoxe au sein du Conseil des Eglises aux Pays-Bas. Elle publie un annuaire (200 p. env.) comportant des articles sur la vie de l’Eglise orthodoxe dans le pays ainsi que sur des questions de spiritualité. Pour en savoir plus, vous pouvez lire ci-dessous le compte rende de ces deux jours écrit par sœur Marthe et visionner l’album photo.
Les
1er et 2 juillet 2005 environ 150 orthodoxes néerlandais se sont réunis à
Deventer pour célébrer le 25e anniversaire de l'association. Les festivités
avaient commencé le vendredi 1e juillet dans la soirée par la célébration d'une
«parastas» en l’église paroissiale des Saints protocoryphées et apôtres Pierre
et Paul à Déventer (Exarchat des paroisses orthodoxes en Europe occidentale de
tradition russe Patriarcat Oecuménique), pour les membres décédés de
l¹association. Cet office était célébré par l’archiprêtre Theodoor van der Voort,
doyen de cet exarchat pour les Pays-Bas, en présence de l'archevêque Gabriel de
Comane (de cet Exarchat) et des hiéromoines Onufry et Boris (Patriarcat de
Moscou). Une cinquantaine de fidèles assistaient à cet office.
Le
soir tous se retrouvèrent dans un petit théâtre intime du centre ville de
Deventer pour y assister à une représentation du «Grand Inquisiteur», une
interprétation émouvante de ce chapitre du roman de Dostoievsky «Les Frères
Karamazov». La représentation était donnée par le groupe de théâtre «Op de
Macks» et connut un grand succès.
Le
lendemain, toujours à Deventer, une liturgie pontificale fut concélébrée en la
grande église St Lebuinus, par l'archevêque Gabriel de Comane et l’évèque
Athénagoras de Sinope (Patriarcat Oecuménique Archevêché du Bénélux), avec
les pères Theodoor van der Voort (Exarchat) et Georgios Perris (Patriarcat
Oecuménique), Serge Ovsiannikov et Serge Merks (Patriarcat de Moscou), ainsi
que les Diacres Jozef Moes (Exarchat) et
Hildo Bos (Patriarcat de Moscou). La chorale de l'IPOK (chorale
inter-paroissiale orthodoxe - un des résultats du travail en commun au sein de
l'association) était dirigée par Mme J. Lucassen. Le Conseil des Eglises aux
Pays-Bas était représenté par le Dr. van Eyk, et Mr. M. Zuidwijk; Mme E. de
Haan représentant les Eglises Protestantes; les vieux-catholiques étaient
représentés par l’archevêque Joris Vercammen et l'Eglise catholique par Mgr
Burgstede, évêque auxiliaire de Haarlem; la fabrique d'église St Lebuinus y
était en la personne de Mme Sick. Les deux orateurs de l¹après-midi : Dom
Antoine Lambrechts (Chevetogne) et le Dr. C. Hogenstijn y assistaient
également. L'intérieur impressionnant de cette église-halle gothique, datant de
la fin du XVe siècle, sur les fondations d'une basilique romane du XIe siècle,
nous donna l'impression de n'être plus sur terre, de nous trouver dans l'espace
libre de Dieu. A la fin de la liturgie l¹archevêque Gabriel nous adressa des
paroles d'encouragement; il nous rappela de nouveau le but de l'association: que
les orthodoxes néerlandais ressentirent tellement la nécessité de se rapprocher
les uns des autres, quelles que soient les différences de juridiction, de
langue, de culture et quel que soit le fardeau du passé. Et de continuer
ensemble dans cet esprit dans lequel l¹association fut fondée : fidèle aux
évêques, fidèle l'un à l'autre, fidèle à l’orthodoxie. L’évêque Athénagoras
transmis la bénédiction et les voeux du métropolite Pantéleïmon de Belgique,
qui lui-même était empêché d¹assister à cette journée.
Après
une tasse de café, l'on se rendit sur les bords du fleuve IJssel pour monter à
bord du bateau « Eureka » où un buffet froid était offert et nous
remontâmes à Doesburg, une autre petite ville hanséatique en amont de l’IJssel.
Dans le cadre du thême de ce jour, qui avait pour sujet « l’Eglise locale »,
le choix de la direction de l¹association était tombé sur deux orateurs qui
nous parleraient de la « dévotion moderne », un mouvement spirituel
de laïcs d'avant la Réforme, qui vit le jour dans cette région, notamment à
Deventer, où son fondateur, Geert Grote, naquit. Ce mouvement a effectué une
influence importante en Hollande et même à l’étranger, jusqu'en Russie.
Le
premier orateur, le dr. C.Hogenstijn, a dépeint le monde entourant la personne
de Geert Grote, sa croissance spirituelle, la naissance et le fonctionnement de
la dévotion moderne et son influence sur l’'Eglise et la société de ce
temps-là.
Dom
Antoine Lambrechts, le bibliothécaire de l'abbaye de Chevetogne (B),
néerlandophone lui aussi, nous parla plus en détails d'une grande personnalité
de la troisième génération de la dévotion moderne : Thomas à Kempis et de son
opuscule « De l’imitation du Christ », qui était connu en Europa,
jusqu'en Russie où il avait des partisans et des opposants. Un résumé des deux
conférences est imprimé à la fin de ce compte-rendu.
Ces
conférences furent toutes deux passionnantes et animées, et nous rapprochèrent
de notre passé hollandais, pendant que le doux paysage des bords de l’IJssel se
déroulait devant nos yeux.
Arrivé
à Doesburg, nous avons traversé le bruit de la foire locale pour arriver à la
petite chapelle (luthérienne de nos jours) St Antoine-le-Grand, appelé en
langage populaire « avec le cochon ». Nous avions craint que le
vacarme assourdissant de la foire qui nous entourait, aurait rendu impossible
la célébration de l'acathiste à la Mère de Dieu, mais rien ne fut moins vrai!
Comment c’est facile pour une centaine d'orthodoxes enthousiastes de couvrir le
bruit de ce monde; mais dans cet intérieur, purifié par les briseurs d'images
de la Réforme, une icône de la Reine du Ciel nous manquait pendant nos chants!
Nous nous dépêchâmes par une petite pluie battante à retrouver l'Eureka pour y
jouir d'un buffet festif en écoutant un trio musical d'orthodoxes roumains. Les
« maatjes à la pastèque » étaient pour moi une toute nouvelle
sensation !
Un
forum-débat avait été prévu pour le chemin du retour, mais venus du grand nord
et du mystérieux midi, des villes actives de l'ouest et du paisible est, nous
avions clairement plus besoin d'être ensemble informellement.
En
arrivant à Deventer vers 19.00 heures du soir, pour beaucoup d'entre nous, la
journée avait été trop courte.
Soeur
Marthe
Maastricht