Un peintre d’icônes : le Père Grégoire Krug. Textes réunis par Jean-Claude Marcadé, Institut d’Études Slaves, Paris, 2001, 59 p. (« Cahiers de l’émigration russe » n° 6 / « Cultures et sociétés de l’Est » n° 35). Disponible à La Procure ou à l’Institut d’Études Slaves, 9 rue Michelet, 75006 Paris.
Ce petit volume richement illustré contient les Actes du colloque consacré au grand iconographe Grégoire Krug, qui s’est tenu à la Sorbonne le 5 juin 1999.
Une première étude, due à Jean-Claude Marcadé, l’un des organisateurs de ce colloque, qui est aussi l’un des meilleurs spécialistes actuels de l’art russe du XXe siècle, montre avec de nombreuses illustrations inédites à l’appui, que le Père Grégoire, avant de devenir iconographe sous l’influence de son ami Léonide Ouspensky, fut un graveur et un peintre de grand talent.
Catherine Aslanov évoque les difficultés psychologiques que connut, avant de devenir moine et iconographe, le Père Grégoire, avant de les transcender grâce au soutien et à l’accompagnement de son père spirituel le Starets Serge (Chévitch).
Mahmoud Zibawi souligne que dans le retour à la haute tradition esthétique et théologique qui s’est opérée au XXe siècle dans le monde orthodoxe et a rayonné sur beaucoup des peintres novateurs, «1’œuvre incomparable de Krug fait resplendir l’éclat pneumatique du grand art d’autrefois ».
Jean-Claude Larchet montre comment, dans l’œuvre iconographique du Père Grégoire, la liberté et la créativité s’allient à un profond respect de la Tradition.
Enfin, Anne Bogenhardt-Philippenko, professeur d’iconographie et restauratrice d’icônes, étudie la technique iconographique du Père Grégoire.
Le volume se clôt par un texte inédit du Père Grégoire sur la vénération des icônes, par une bibliographie des écrits du et sur le Père Grégoire, et par la liste des églises où l’on peut voir ses icônes et ses fresques.
En raison du peu d’attention que le Père Grégoire accordait aux matériaux qu’il utilisait, celles-ci subissent malheureusement une détérioration importante. Aussi, comme le note J.-C. Marcadé, ce livre est aussi « un appel à la sauvegarde d’une des œuvres picturales les plus belles esthétiquement et les plus lumineuses spirituellement de la seconde moitié du XXe siècle ».
Jean-Claude Larchet