Tropaire
de la Résurrection, t. 6 : Devant ton sépulcre,+ les puissances des cieux
autant que les soldats,/ furent frappées d’effroi.// Marie-Madeleine se tenait
près du tombeau/ et cherchait ton corps immaculé.// Mais Tu brisas l’enfer sans
te laisser vaincre par lui ;+ Tu rencontras la Vierge et nous donnas la vie:/ Ressuscité
d’entre les morts, Seigneur, gloire à toi !//
Epître dominicale (n.
trad.) : 1Co. 6,
12-20
Frères, j’ai toute
liberté, mais tout n’est pas utile. J’ai toute liberté, mais, moi,
je ne permettrai à rien de prendre des libertés avec moi ! La nourriture
est pour le ventre, le ventre pour la nourriture, et Dieu abolira l’un et
l’autre. Mais le corps n’est pas pour la débauche : il est pour le
Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu qui a ressuscité le Seigneur,
nous ressuscitera nous aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps
sont des membres du Christ ? Vais-je donc prendre les membres du Christ
pour en faire les membres d’une débauchée ? En aucun cas ! Ou bien ne
savez-vous pas que celui s’unit à la débauchée ne fait avec elle qu’un seul
corps ? Car il est dit : « Les deux ne feront qu’une seule
chair. » Mais celui qui s’unit au Seigneur n’est avec lui qu’un seul
esprit. Fuyez la débauche ! Tous les péchés que l’être humain peut
commettre sont extérieurs à son corps ; mais le débauché pèche contre son
propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple de l’Esprit
saint, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Vous ne vous appartenez
pas, car vous avez été rachetés très cher : glorifiez donc Dieu dans
votre corps !
Evangile
dominical (n. trad.)
: Luc
15, 11-32
En ce temps-là, Jésus dit la
parabole suivante. Un père avait deux fils et le plus jeune lui dit :
« Père, donne-moi la part qui me revient de notre fortune. » Et le
père partagea les ressources entre eux. Peu de jours après, le plus jeune fils,
ayant tout rassemblé, partit pour un pays lointain et, là, il dissipa sa
fortune, menant une vie de perdition. Lorsqu’il eut tout dépensé, une cruelle
famine toucha ce pays et il commença à être dans le dénuement. Il alla donc
s’engager auprès d’un des habitants de ce pays qui l’envoya garder les porcs
dans ses champs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que
mangeaient les porcs, et personne ne lui en donnait. Entrant en lui-même, il
dit : « Tant de salariés de mon père ont du pain en abondance et moi,
ici, je meurs de faim ! Je vais me lever, j’irai vers mon père et je lui
dirai : ‘ Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne
suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme un de tes
salariés.’ » Il se leva et alla vers son père. Comme il était encore loin,
son père le vit et fut saisi de miséricorde ; il courut se jeter au cou de
son fils et l’embrassa tendrement. Le fils lui dit : « Père, j’ai
péché contre le ciel et devant toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton
fils. » Mais le père dit à ses esclaves : « Vite, apportez le
vêtement le plus beau, et revêtez-l’en ; mettez-lui un anneau à la main et
des chaussures aux pieds ! Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et
réjouissons-nous ! Mon fils que voici était mort, et il est vivant ;
il était perdu et il est retrouvé !» Et ils se mirent à se réjouir. Son
fils aîné était aux champs : comme il approchait de la maison, il entendit
jouer des danses ; il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se
passait. Celui-ci lui dit : « Ton frère est là, et ton père a tué le
veau gras parce qu’il l’a recouvré en bonne santé. » Le fils aîné se mit
en colère et ne voulait pas entrer. Mais, son père sortit pour l’en prier. Il
répondit à son père : « Voilà tant d’années que je te sers comme un
esclave sans jamais transgresser un seul de tes commandements, et tu ne m’as
jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis ; et quand ton fils
que voilà revient, après avoir dévoré tes ressources avec des débauchées, tu
tues pour lui le veau gras ! » Son père lui dit : « Mon
enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi, mais il
fallait se réjouir et rendre grâce, car ton frère que voici était mort et il
est vivant ; il était perdu et il est retrouvé ! »
Catéchèse/homélie: après
Zachée, la Cananéenne, le Publicain et le Pharisien, l’Esprit saint nous invite
à nous identifier au Prodigue – initiation liée à la préparation des
catéchumènes et à la réintégration des pénitents dans l’Eglise ancienne. Moi
aussi, je me mets au rang des catéchumènes et des pénitents (pédagogie du
Carême) ; je demande à Dieu la grâce de la « conversion » et
la connaissance de sa paternelle miséricorde !
- « prodigue » =
« débauché » (en grec, ndlr). Les péchés corporels dont parle l’épître du jour ne
sont pas seulement une souillure physique : l’âme d’abord éprouve les
passions, acceptant les pensées impures (enfants, adolescents, adultes). Le
Carême= « glorifier Dieu dans son propre corps » par la chasteté, la
sobriété dans l’alimentation et purifier l’âme de la convoitise. L’Eglise magnifie spécialement la Mère de Dieu en
sa permanente virginité – du corps
et de l’âme. Dieu Lui-même est amour sans désir, donc absolument libre :
Il le montre par son humanité et par ses saints (le Précurseur), les hommes libres.
-
l’image de la patiente et joyeuse
paternité de Dieu dans l’évangile de ce jour doit être glorifiée !
(Père Marc-Antoine Costa de Beauregard)