A Moscou est décédée à l’âge de 80 ans, Zoé Krakhmalnikova, militante des droits de l’homme et écrivain. L’office des funérailles a été célébré le 20 avril dans l’église de Saint Côme et Damien à Moscou.
Zoé Krakhmalnikova est née en 1928. Après des études à l’Institut de littérature Maxime Gorki et à l’Institut de la littérature mondiale de l’Académie des sciences, elle travaille à la maison d’édition « l’Ecrivain soviétique », dans la revue « Jeune Garde », et à « Literatournaia Gazeta ». Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages de critique littéraire et de dizaines d’articles. En 1971, devenue orthodoxe, elle se signale par son activité religieuse, ce qui lui vaut d’être licenciée et lui interdit toute publication officielle en Union soviétique.
En 1976 Zoé Krakhmalnikova entreprend la publication dans le samizdat sous forme dactylographiée de l’almanach orthodoxe « Espérance, lecture chrétienne » (Nadejda, khristianskoie tchtenie). Elle signe de son propre nom ses articles. Le 4 août 1982 elle est arrêtée. On lui reproche non seulement la publication de l’almanach et sa diffusion en Occident, mais aussi les articles religieux qu’elle écrit ainsi que les lettres qu’elle signe pour la défense des militants des droits de l’homme persécutés par le régime. Zoé Krakhmalnikova ne se reconnut pas coupable, mais fut néanmoins condamnée à un an de détention et à 5 ans d’exil et envoyée bientôt dans la région montagneuse de l’Altaï. Elle fut libérée en 1987.
Après sa libération, Zoé Krakhmalnikova a écrit et publié des articles sur l’Eglise orthodoxe russe. Un cycle de travaux intitulé « Fruits amers d’une douce captivité », consacré aux relations de l’Eglise orthodoxe russe et de l’Etat soviétique, fut publié de 1988 à 1990 au Canada, aux Etats-Unis et en Australie. Zoé Krakhmalnikova estimait que les plus hauts hiérarques de l’Eglise orthodoxe russe devaient faire acte de repentance devant le peuple.
En 1995 vit le jour son livre « Ecoute, prison ! », incluant « Les notes de Lefortovo » et « Lettres d’exil ». Le livre décrit les sentiments d’un croyant arrêté pour ses opinions religieuses et vivant sa détention comme un chemin de croix.
Source : Grani.ru