Tropaire
de la Résurrection, t. 5 : Verbe coéternel au Père et à l’Esprit,+ Toi qui es né
de la Vierge pour notre salut,/ nous te chantons, nous les fidèles, et t’adorons,
Seigneur ;// car Tu as bien voulu souffrir en montant sur la Croix+ pour y
subir la mort en ta chair/ et ressusciter les morts en ta sainte et glorieuse Résurrection.// Gloire…
Epître :
Actes
des apôtres,
16, 16-34
Evangile :
Jean 9, 1-38
En ce temps-là, en passant,
Jésus vit, assis, un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent
en disant : « Maître, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il
soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses
parents, n’ont péché, mais c’est afin qu’en lui se manifestent les œuvres de
Dieu. Il nous faut, tant qu’il fait jour, accomplir les œuvres de celui qui m’a
envoyé ; vient la nuit où nul ne peut travailler. Pendant que Je suis dans
le monde, Je suis la lumière du monde. » Ayant dit cela, Jésus cracha à
terre et fit de la boue avec sa salive, puis Il lui appliqua la boue sur les
yeux et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé (ce qui
signifie « envoyé »). » L’homme partit donc et se lava, et
revint voyant. Alors les voisins et ceux qui l’avaient vu auparavant (c’était
un mendiant) dirent : « N’est-ce pas lui qui était assis et
mendiait ? » Certains disaient : « C’est lui. » D’autres
disaient : « Non, mais il lui ressemble. » Mais, lui, dit :
« C’est moi. » Ils lui dirent donc : « Comment tes yeux se
sont-ils ouverts ? » Celui-ci répondit : « L’homme appelé
Jésus a fait de la boue, m’en a enduit les yeux et Il m’a dit : Va te
laver à la piscine de Siloé. J’y suis donc allé, je me suis lavé et suis devenu
voyant. » Ils lui dirent : « Où est-il ? » Il
dit : « Je ne sais pas. » On conduisit aux pharisiens celui qui
avait été aveugle. Or le jour où Jésus avait fait de la boue et lui avait
ouvert les yeux, était un sabbat. Les pharisiens lui demandèrent alors à leur
tour comment il avait eu la vue. Il leur dit : « Il m’a mis de la
boue sur les yeux, je me suis lavé et je vois. » Certains pharisiens
dirent alors : « Cet homme ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe
pas le sabbat. » Mais d’autres dirent : « Comment un pécheur
peut-il faire de tels signes ? » Et il y eut division parmi eux. Ils
dirent encore à l’aveugle : « Que dis-tu de lui, de ce qu’il t’a
ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. »
Les Judéens ne crurent cependant pas qu’aveugle il eût trouvé la vue avant
d’avoir fait appeler les parents de celui qui voyait. Et ils leur
demandèrent : « Est-ce là votre fils, dont vous dites, vous, qu’il
est né aveugle. Comment alors voit-il maintenant ? » Ses parents
répondirent : « Nous savons que c’est notre fils et qu’il est né
aveugle. Comment voit-il maintenant, nous ne le savons pas, ou, qui lui a
ouvert les yeux, nous ne le savons pas. Demandez-lui, il a l’âge de parler de
lui-même. » Ses parents disaient cela par crainte des Judéens, parce que
ceux-ci avaient décidé entre eux que, si quelqu’un reconnaissait Jésus comme
Christ, il serait exclu de l’assemblée. C’est donc pourquoi ils dirent : « Il
a l’âge, interrogez-le. » Les pharisiens appelèrent donc une seconde fois
l’homme qui avait été aveugle et lui dirent : « Rends gloire à
Dieu ! Nous, nous savons que cet homme est un pécheur. » Lui,
répondit alors : « Si c’est un pécheur, je ne sais pas ; je sais
une chose c’est que j’étais aveugle et que, maintenant, je vois. » Ils lui
dirent à nouveau : « Que t’a-t-il fait ? Comme t’a-t-il ouvert
les yeux ? » Il répondit : « Je vous l’ai déjà dit :
n’avez-vous pas écouté, que vous vouliez l’entendre une nouvelle fois ? Ne
voudriez-vous pas, vous aussi, devenir ses disciples ? » Alors, ils
l’injurièrent et dirent : « C’est toi qui es disciple de
celui-là ; nous, c’est de Moïse que nous sommes disciples. Nous, nous
savons que Dieu a parlé à Moïse et que Dieu n’écoute pas les pécheurs, mais,
celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit :
« C’est pour cela, en effet, que je suis étonné, parce que vous ne savez
pas d’où il est, et il m’a ouvert les yeux. Nous savons que Dieu n’écoute pas
les pécheurs, mais si quelqu’un est pieux et fait sa volonté, il l’écoute.
Jamais, jusqu’à présent on n’a entendu dire qu’on eût ouvert les yeux d’un
aveugle de naissance. Si cet homme n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien
faire. » Ils lui répondirent : « De naissance, tu n’es, toi, que
péché, et tu nous enseignerais ? » Et ils le mirent dehors. Jésus
apprit qu’ils l’avaient chassé et, le rencontrant, Il lui dit : « Toi,
crois-tu en le Fils de l’Homme ? » Il répondit : « Et qui
est-Il, Seigneur, que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu
l’as vu, et celui qui parle avec toi, c’est lui. » Il dit alors : « Je
crois, Seigneur » ; et il se prosterna devant Jésus.
Homélie/catéchèse : Selon les saints Pères, le
péché entraîne l’opacité de la création et de l’homme, transformés en
objets : « perte de la transparence paradisiaque » (P.
Stàniloae). Adam veut se cacher de Dieu (« mensonge »). Le Christ restaure,
par le saint Esprit, la « vérité » : « dévoilement »
de l’être humain par l’aveu de son péché (Samaritaine) et de Dieu par
l’Incarnation (Aveugle-né). Par l’Esprit, la personne a la grâce, d’abord de
croire en Jésus comme Seigneur, puis de le voir : au Paradis, il voyait
Dieu ; vient la vision parfaite, celle du Royaume. Nous préparons la
Pentecôte, glorieuse descente de l’Esprit en Personne sur ceux qui, grâce à
lui, croient déjà, afin qu’ils voient le Seigneur partout présent. Ainsi voient
les saints.
(Père
Marc-Antoine Costa de Beauregard)