Dimanche des myrrhophores et des justes Joseph d’Arimathie et Nicodème
Epître : Actes de apôtres 6,
1-7
En ces jours-là, comme le
nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque murmuraient
contre ceux de langue hébraïque, disant que, dans les secours distribués
quotidiennement, les veuves de leur groupe étaient désavantagées. Les Douze
convoquèrent alors l’assemblée des disciples et leur dirent : « Il
n’est pas normal que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des
repas. Cherchez plutôt parmi vous, frères, sept hommes qui aient l’estime de
tous, qui soient remplis de sagesse et de l’Esprit saint, et nous les chargerons
de cet emploi. Quant à nous, c’est à la prière et au service de la parole que
nous resterons attachés. Cette proposition fut agréée de tout le monde, et
c’est ainsi que furent choisis Etienne, cet homme rempli de foi et de l’Esprit
saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un prosélyte
d’Antioche. On les présenta aux apôtres qui, après avoir prié, leur imposèrent
les mains. Et la parole du Seigneur se développait, les disciples devenaient de
plus en plus nombreux à Jérusalem, un grand nombre de prêtres adhérait à la foi.
Evangile : Marc 15, 43 à 16, 8
En ce temps-là, la veille du
sabbat, arriva Joseph d’Arimathie, membre éminent du conseil, et qui, lui
aussi, attendait le règne de Dieu. Il entra courageusement chez Pilate pour
réclamer le corps de Jésus. Pilate s’étonna que Jésus fût déjà mort. Il
convoqua le centurion et lui demanda s’Il était mort depuis longtemps.
Renseigné par le centurion, il accorda le corps à Joseph. Ayant acheté un
linceul, celui-ci descendit Jésus, l’enroula dans le linceul, le déposa dans un
tombeau creusé dans le roc et roula une pierre à l’entrée du tombeau. Marie de
Magdala et Marie, mère de Joseph, regardaient où on avait déposé le corps de
Jésus.
Le
sabbat passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé achetèrent des
aromates pour aller embaumer Jésus. De grand matin, le premier jour du sabbat,
elles vinrent au tombeau ; le soleil était déjà levé. Elles se disaient
entre elles : « Qui roulera pour nous la pierre de l’entrée du
tombeau ? » Levant les yeux, elles virent que la pierre avait été
roulée ; pourtant elle était très grande. Entrées dans le tombeau, elles
virent, assis à droite, un jeune homme revêtu d’un vêtement blanc et elles
furent très effrayées. Mais il leur dit : « N’ayez pas peur ;
vous cherchez Jésus, le Nazaréen, le crucifié ; Il a été ressuscité ;
Il n’est pas ici, voici l’endroit où on l’avait déposé. Mais allez ; dites
à ses disciples et à Pierre qu’Il vous précède en Galilée ; c’est là que
vous le verrez comme Il vous l’a dit. » Elles sortirent et s’enfuirent du
tombeau, car elles étaient tremblantes et stupéfaites ; et elles ne dirent
rien à personne, car elles avaient peur.
Idées de catéchèse et
d’homélie : 1)
dimensions historiques du texte : temps
absolu (« méta temps », et non éternité : « en ce temps-là »,
temps actualisé par la liturgie), temps du mystère (l’ange présent au
tombeau) ; temps chronologique
(« veille du sabbat », « le sabbat étant passé ») ; personnages (Pilate, Joseph d’Arimathie
+ précision « membre du conseil », Marie de Magdala, Marie mère de
Joseph, Marie mère de Jacques, Salomé) ; vérité psychologique (peur, terreur, stupéfaction) ;
précisions concernant les lieux :
le tombeau « creusé dans le roc », « une pierre roulée
au-devant », « très grande », on peut s’y tenir debout ;
les pratiques funéraires des Hébreux
(le liceul, ensevelissement du corps, embaumement) . 2) annonce de la Résurrection
faite par l’ange ; les femmes, par peur, ne la transmettent pas d’abord,
elles l’annoncent plus tard (16, 10) ; la fonction de l’ange est d’être le
messager (sens étymologique) des pensées et des actions divines. Après cette
vision, viendra la vue corporelle. 3)
Eglise : témoignage vivant
apporté à l’événement historique de la Résurrection de Jésus Christ : anges,
femmes, apôtres, peuple. Cette série se retrouve dans la structure de l’office
pascal : « ta résurrection, ô Christ sauveur, les anges la chantent dans les cieux : accorde à nous qui
sommes sur terre de te glorifier avec un cœur pur », puis vient la transmission
de la lumière, et la procession à l’extérieur de l’église, c’est-à-dire
l’annonce au monde. Expliquer (c’est la catéchèse mystagogique des Pères) ce
que nous avons accompli à Pâques.
(Père Marc-Antoine Costa
de Beauregard)