Patrick Doolan, «Recovering the Icon. The Life and Work of Leonid Ouspensky». Foreword by Anthony Bloom, Metropolitan of Sourozh. Biography by Lydia Ouspensky, St Vladimir’s Seminary Press, Crestwood, 2008, 104 p.
Les éditions St Vladimir’s Seminary Press viennent de publier le livre du Père Simon Doolan sur la vie et l’œuvre de Léonide Ouspensky. Il s’agit du texte original dont la traduction française avait paru par anticipation en 2001 aux éditions du Cerf, où elle est toujours disponible, sous le titre «La redécouverte de l’icône». Cette édition américaine a été réalisée au même format que l’édition française et est de la même excellente qualité ; seuls varient la pagination et quelques détails de présentation (dont la couverture).
Le Père Simon Doolan, né en 1979, enseigne et pratique l’iconographie aux États-Unis où il réside, et aussi à l’extérieur (en France, il a réalisé des fresques pour la chapelle orthodoxe de Bischwiller, Alsace, et peint actuellement des fresques pour l’église orthodoxe de Vezelay). Il a été pendant plusieurs années à Paris l’élève de Léonide Ouspensky. Pour ce livre, il a sélectionné, photographié et commenté plus d’une centaine d’œuvres du maître particulièrement représentatives: des icônes, mais aussi des sculptures sur bois et sur pierre ainsi que des œuvres en métal repoussé, nous donnant ainsi un large aperçu des diverses facettes du talent du grand iconographe.
On a parfois reproché à Ouspensky un art iconographique froid, rigide, formel, stéréotypé. Ce livre fait apparaître le caractère injuste de ces critiques et montre au contraire la créativité du maître et sa capacité à varier et à renouveler les représentations. En outre, la plupart des œuvres présentées ici sont loin de la froideur que l’on rencontrait parfois dans les premières productions et se caractérisent au contraire par la chaleur et l’intensité de leur expression spirituelle. Particulièrement émouvante est l’icône de saint Ambroise d’Optino, l’une des dernières peintes par Ouspensky: les traits deviennent incertains et les contours flous, mais le regard dégage un sentiment intense de pénitence, d’humilité et de compassion.
Le volume s’ouvre sur une belle préface du Métropolite Antoine et sur une biographie rédigée par Lydia Ouspensky.
Jean-Claude Larchet