Dimanche du jugement dernier (du carnaval ou du dernier jour de viande)
Tropaire de la Résurrection, t. 3 : Que les cieux se réjouissent !+ Que la terre exulte d’allégresse !+ Car le Seigneur a fait merveille par la force de son bras,/ terrassant la mort par sa propre mort et devenant d’entre les morts le Premier-né !// Du sein de l’Enfer, Il nous a tous sauvés,/ accordant au monde la grâce du salut.//
Epître : 1 Corinthiens 8, 8-13 ; 9, 1-2
Frères, ce n’est pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu : si nous n’en mangeons pas, nous n’aurons rien de moins, et si nous en mangeons, nous n’aurons rien de plus. Mais prenez bien garde que cette liberté dont vous usez ne devienne pour les faibles une occasion de chute. Car si quelqu’un te voit, toi qui as la connaissance, attablé dans un temple d’idoles, ce spectacle ne poussera-t-il pas celui dont la conscience est faible à manger des mets offerts aux idoles ? Et ainsi, à cause de ta connaissance, ce faible périt, ce frère pour qui le Christ est mort. En péchant ainsi contre vos frères, en blessant leur conscience qui est faible, c’est contre le Christ que vous péchez. C’est pourquoi, si un aliment doit causer la chute de mon frère, je me passerai de viande à tout jamais, plutôt que de scandaliser mon frère. Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus, notre Seigneur ? N’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, pour vous du moins je le suis ; car c’est vous qui, dans le Seigneur, êtes le sceau de mon apostolat.
Evangile : Matthieu 25, 31-46 (n. trad.)
En ce temps-là Jésus dit : « Lorsque le Fils de l’Homme viendra dans sa gloire, et avec lui tous les anges, alors Il siègera sur le trône de sa gloire. Et seront rassemblées devant lui toutes les nations, et Il mettra à part les uns des autres, comme le pasteur met à part les agneaux et les chevreaux ; et Il placera les agneaux à sa droite et les chevreaux à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car J’ai eu faim et vous m’avez nourri ; J’ai eu soif et vous m’avez désaltéré ; J’étais étranger et vous m’avez recueilli ; nu et vous m’avez vêtu ; J’étais malade et vous m’avez rendu visite ; J’étais en prison et vous êtes venus me voir.’ Alors les justes lui répondront et lui diront : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim et t’avons-nous nourri ou avoir soif et t’avons-nous désaltéré ? Quand t’avons-nous vu étranger et recueilli, ou nu et t’avons-nous vêtu ? Quand t’avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous venus te voir ?’ Le roi leur dira en réponse : ‘Amen, Je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ Alors Il dira à ceux qui sont à gauche : ‘Allez loin de moi, maudits, au feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car J’ai eu faim et vous ne m’avez pas nourri ; J’ai eu soif et vous ne m’avez pas désaltéré ; J’étais étranger et vous ne m’avez pas recueilli ; nu et vous ne m’avez pas vêtu ; malade et en prison et vous ne m’avez pas rendu visite.’ Et eux aussi répondront : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim ou soif, être étranger, ou nu, ou malade, ou en prison et ne t’avons-nous pas assisté ?’ Alors Il leur dira en réponse : ‘Amen, Je vous le dis, dans la mesure où vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, eux vers le châtiment éternel, mais les justes vers la vie éternelle. »
Catéchèse : 1) mystique du témoignage social des chrétiens : vision charismatique du Christ présent en tout être humain, riche ou pauvre, sain ou malade, asservi ou libre, vivant ou défunt – principe de la transfiguration de la société. 2) conscience de notre état personnel : le pauvre, le prisonnier, le malade, le nu, l’affamé, le prisonnier, le plus petit des frères, c’est moi-même. Le péché est un manque et une carence. En moi, c’est le Christ le pauvre, le nu, le délaissé : je délaisse mon salut et néglige de jouir de l’amour de Dieu. Je ne nourris pas de la Parole l’homme intérieur ; je ne l’habille pas de la joie de la Résurrection et je ne le visite pas, par le repentir, dans la prison de ses passions et de ses fautes. Le sceau de l’image de Dieu dans mon âme est abandonné ou tourmenté.
(Père Marc-Antoine Costa de Beauregard)