Tropaire de la Résurrection, t. 8 : Du ciel Tu descendis, ô Dieu de miséricorde ; trois jours dans le tombeau Tu souffris de demeurer pour nous délivrer de nos péchés ; notre vie et notre résurrection, Seigneur, gloire à toi !
Evangile : Matthieu 10, 32-33, 37-38 ; 19, 27-30. (n. trad.)
En ce temps-là, le Seigneur dit : « Toute personne qui me reconnaîtra devant les gens, Je la reconnaîtrai devant mon Père qui est dans les cieux. Toute personne qui me reniera devant les gens, Je la renierai devant mon Père qui est dans les cieux. Qui aime son père ou sa mère plus qu’il ne m’aime n’est pas digne de moi ; qui aime son fils ou sa fille plus qu’il ne m’aime n’est pas digne de moi. Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. » Pierre répondit alors et dit au Seigneur : « Voici que nous avons tout laissé et que nous t’avons suivi ; qu’en sera-t-il pour nous ? » Jésus lui répondit : « En vérité, Je vous le dis, vous qui m’avez suivi, lors de la régénération de tout, lorsque le Fils de l’Homme trônera dans sa gloire, vous siégerez également sur douze trônes et jugerez les douze tribus d’Israël, et toute personne qui aura quitté maisons, frères ou sœurs, père ou mère, enfants ou champs à cause de mon Nom, recevra le centuple et héritera la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers et de derniers premiers. »
Catéchèse : Au 4ème siècle, à Antioche, saint Jean Chrysostome, le 1er dimanche après Pentecôte, prêchait « à la louange de tous les saints martyrs du monde entier ». L’usage s’est généralisé (7ème siècle). A Rome, la fête fut introduite en 615, (dédicace à la Mère de Dieu et à tous les martyrs du temple romain du Panthéon le 13 mai). Au 9ème s, elle fut, dans ce diocèse, puis dans tout l’Empire carolingien (empereur Louis le Pieux), placée au 1er novembre.
La célébration des saints martyrs devint celle de tous les saints, en qui se manifestent les fruits de la descente du saint Esprit à la Pentecôte. L’Esprit est Celui qui, avec la foi et le consentement du baptisé, le vivifie et le sanctifie. Il lui donne d’assimiler de façon personnelle l’œuvre universelle du Christ : union à la nature divine, accomplissement du sceau originel de l’image en ressemblance finale. Dieu seul est saint ; les baptisés sont appelés à le devenir en participant à sa divinité par ses énergies (grâce) non créées. La sainteté est l’enjeu et le but de l’existence humaine ; elle est le contenu du saint baptême. Elle est l’épanouissement de l’humain, proposition toujours actuelle et belle pour le croyant du 21ème siècle. Nous devenons saints en voulant faire, par le saint Esprit, la volonté du Père révélée en Jésus Christ : « Non ma volonté, mais la tienne, ô Père ! » Par les saints, l’Esprit active dans le monde toutes les semences du bien, du vrai et du beau.
Le jeûne des saints Apôtres (15-29.06.09) marque l’entrée royale dans l’héritage des dons de l’Esprit. C’est le temps de l’acquisition du sens de l’Eglise, par la prière pour nous-mêmes et les uns pour les autres, pour nos pasteurs, prêtres et évêques : ils tiennent près de nous la place des Apôtres. Les souffrances de l’Eglise – divisions, rivalités, jalousies, formalisme, juridisme, moralisme, triomphalisme, impuissance à vivre selon l’image de la sainte Trinité – sont guéries par une reconnaissance courageuse des erreurs, ainsi que par l’ascèse, le jeûne et la prière. Elles le sont par la louange pour toute grâce et tout bien qui nous viennent du Père, par l’Esprit, en Jésus-Christ, notre Tête et notre Corps.
(Père Marc-Antoine Costa de Beauregard)
Homélie du père Boris Bobrinskoy, homélie de Mgr Antoine (Bloom).