Cette réflexion vient compléter celle que l’auteur avait consacrée aux questions bioéthiques liées au début de la vie, parue chez le même éditeur et dans la même collection sous le titre « Pour une éthique de la procréation ».
Sont ici traitées de manière claire et approfondies les questions relatives au suicide, à l’euthanasie, à l’acharnement thérapeutique, aux soins palliatifs, aux transplantations d’organes, au traitement du corps après la mort et à la crémation.
L’auteur prend en compte la plupart des prises de positions qui se sont manifestées au sujet de ces questions au sein des Églises locales ou parmi les éthiciens orthodoxes et prend soin de situer sa réflexion tant par rapport à l’anthropologie, à la théologie et à la spiritualité patristiques que par rapport à la tradition canonique et à la pratique passée et actuelle de l’Église orthodoxe.
Au-delà de sa contribution essentielle à la réflexion et au débat actuels sur la bioéthique, ce livre offre à chacun les moyens d’une approche spirituelle concrète de toutes les questions, difficultés et options auxquelles il risque de se trouver confronté à la fin de sa vie, ainsi que des épreuves que constituent la dégradation du corps, la perte de l’autonomie, la souffrance et la mort. Il tente de préciser à quelles conditions l’homme peut trouver l’accomplissement de son vœu profond, maintes fois formulé par la liturgie orthodoxe, d’avoir « une fin de vie paisible, sans douleur et sans honte ».
« La conception et la pratique que celle-ci a de l’éthique donnent à son approche des problèmes bioéthiques une tonalité particulière qui la distingue souvent des approches catholique et protestante. Premièrement, l’éthique n’y prend pas la forme d’une morale indépendante mais est intimement liée à l’ensemble de la vie spirituelle (le mot grec ethos, d’où provient le mot « éthique », y garde tout son sens originel de mode de vie ou de comportement). Deuxièmement, elle repose sur une distinction entre l’acribie (ou respect strict de la règle) et l’économie (ou application de la règle – avec discernement, compassion et miséricorde – à la diversité des situations personnelles). Troisièmement, pour les deux raisons précédentes, l’éthique orthodoxe est formulée de façon moins conceptuelle, moins précise et moins rigoureuse, ce qui n’est un défaut qu’en apparence. Comme l’explique le métropolite Nicolas Hatzinikolaou, directeur du Comité d’éthique de l’Église de Grèce : “Lorsque l’Église parle de ces questions, ses mots ont une nuance apophatique : elle suggère des directions mais ne peut pas toujours donner des solutions ; sans être vague, son langage n’est pas complètement précis. Mais tandis que le flou peut être un signe d’irresponsabilité, l’absence de réponses bien définies peut faciliter la révélation de la volonté de Dieu et montre du respect pour la personne”, c’est-à-dire à la fois pour sa singularité, pour sa liberté et pour sa conscience morale propre, que l’Église n’entend pas étouffer mais éclairer. »
Source : Éditeur