Le quotidien La Croix a publié un entretien avec le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifiocal pour la promotion de l'unité des chrétiens. Celui-ci évoque la situation des relations oecuméniques aujourd'hui. Concernant les relations avec les orthodoxes, il précise notamment: "Depuis 2005, nous approfondissons cette question de la primauté, avec quinze représentants d’Églises orthodoxes. Ce n’est pas facile. Mais nous ne voulons pas trouver une unité « a minima ». Nous avons connu, en 2007, une avancée positive avec le document dit « de Ravenne ». Les deux Églises y déclaraient que l’Église a besoin d’un « premier », au niveau local, régional et universel. Nous avons alors souhaité approfondir ce thème par une étude historique sur la primauté dans l’Église durant le premier millénaire, avant le grand schisme. Mais nous n’avons pas pu avancer, les orthodoxes n’ayant pas souhaité poursuivre en ce sens, en raison d’un manque d’historiens experts sur ce thème en leur sein. Nous avons alors décidé de travailler la relation entre la synodalité orthodoxe et la primauté catholique, l’une et l’autre ne s’excluant pas absolument. Côté orthodoxe, on constate qu’une primauté seulement d’honneur n’est pas réalisable dès qu’on aborde certaines questions : qui convoque un concile ? qui l’anime ? qui le conclut ? Durant le premier millénaire, c’était l’empereur. C’est pourquoi nous devons nous interroger : une primauté sans aucune juridiction est-elle réellement praticable ? La situation de la Communion anglicane est significative à cet égard : l’archevêque de Cantorbéry ne dispose pas d’une juridiction. C’est une situation très difficile. La diversité au sein des Églises orthodoxes est quelquefois une difficulté pour faire avancer le dialogue. C’est pourquoi nous sommes très attentifs à la perspective d’un futur synode panorthodoxe. Je serais très heureux si cet événement avait lieu, car il renforcerait une synodalité pratique et réaliste entre les Églises orthodoxes." Les relations entre Rome et Moscou sont aussi évoquées.
Source (et intégralité de l'entretien): La Croix