Ce samedi 25 février, le métropolite du Mont-Liban, Georges Khodr, a célébré la divine liturgie au monastère Saint-Georges à Deir el-Harf, une année après la dormition du fondateur et premier higoumène du monastère, le père Elias (Morcos) (cf. Chroniques antiochiennes n° 41, p. 7-10). Né à Lattakieh (Syrie) en 1921, il fonde un Mouvement de renaissance qui devint en 1942 Mouvement de la jeunesse orthodoxe sous l’impulsion de Georges Khodr et Albert Laham. En 1957, il fonde la première communauté monastique masculine antiochienne après une longue traversée du désert, revifiant la vie spirituelle dans l’Eglise d’Antioche et renouant ainsi avec une riche tradition monastique séculaire.
« Il a toujours voulu nous dire que l’important est d’oeuvrer à devenir ce à quoi nous sommes appelés, à savoir des ‘créatures nouvelles’ et des ‘enfants de la lumière’. Pour cela, il nous fallait ‘travailler à notre salut’ en permanence, ‘partir’, ‘sortir de soi’ pour ‘suivre’, dans l’Esprit, le Christ, et aller vers Lui, ‘émerveillé’, à la rencontre du Père. Il nous faut être prêts à donner, à faire de toute notre vie un don, un ‘sourire aux lèvres’, chacune de nos actions devant être ‘offerte comme l’obole à la veuve’. Remarquez la référence au ‘sourire’, tant il est important que notre marche à la suite de Jésus, notre ‘incorporation au Christ’, se traduise nécessairement par une attitude d’ouverture, d’accueil, d’amour, de joie et de service envers les autres, envers tout autre que le Seigneur nous fait rencontrer et en qui Il fait sa demeure. A la suite des Pères, le P. Elias nous rappelait que toute ‘sortie’ de soi vers Dieu engage un ‘retour’ vers l’homme, que le ‘double amour en fait n’en faisait qu’un, l’amour des frères n’étant pas la suite, mais l’accomplissement de l’amour de Dieu’. Il soulignait la centralité de l’Eucharistie dans le cheminement avec le Christ, affirmant qu’il n’y a de véritable union entre les hommes que par leur intégration commune au même corps, celui du Christ, qui se réalise par excellence dans la communion eucharistique. Mais, pour que cette intégration soit réelle et effective, elle doit être précédée et suivie par un mode de vie, fait de repentance, de fraternité et de partage, le ‘sacrement de l’autel’ devant mener obligatoirement au ‘sacrement du frère’». (extraits du témoignage de Raymond Rizk, ex-secrétaire général du Mouvement de la jeunesse orthodoxe. Notre site envisage de publier, de temps à autres, une traduction française de commentaires de paroles évangéliques par le p. Elias.