La tension sous-jacente entre la sainte Montagne et le gouvernement grec est arrivé avant-hier au point de la rupture ouverte, relativement à l’imposition des immeubles appartenant aux monastères en-dehors de la presqu’île de l’Athos. Lors d’une réunion de la synaxe double, le lundi 30 avril 2012, à laquelle participent les higoumènes ainsi que les représentants de chacun des vingt monastères athonites, a été mentionnée l’intention dudit organe de déclarer la sainte Montagne en état de persécution, et de geler les relations avec l’État hellénique. L’organe suprême de la communauté monastique semble déterminé à recourir à la recherche d’aide morale et matérielle auprès des pays orthodoxes (slaves), dont en premier lieu ceux qui disposent d’une présence sur le Mont Athos, c’est-à-dire la Russie, la Serbie, la Bulgarie. La date limite est le 15 mai.
La synaxe double accuse l’État grec de moqueries et de tergiversations à son égard et envoie un ultimatum, conformément auquel la décision de geler les relations avec l’État et de proclamer le Mont Athos en état de persécution entrera automatiquement en vigueur comme décision de la sainte communauté et ce immédiatement après le 15 mai dans le cas où celle-ci n’aurait pas reçu de réponse à sa demande. On estime en effet qu’à cette date le nouveau gouvernement sera formé. Le désaccord a été provoqué par l’imposition des immeubles appartenant aux monastères en-dehors de la presqu’île de l’Athos. Les moines athonites demandent à l’État de ne pas imposer les appartements, magasins, etc. que possèdent les monastères du fait que de là proviennent les fonds nécessaires à l’entretien des monastères et à l’hospitalité accordée à des milliers de pèlerins chaque année. Le gouvernement précédent avait inclus les immeubles dans la taxe foncière, tout en laissant aux moines l’espoir, comme on le dit à Karyès, capitale du Mont Athos, que la question serait réglée législativement. Malheureusement, ces promesses n’ont pas été honorées. « On se moque de nous depuis trois ans. Le nœud doit être tranché. Aux commissions qui sont allées à Athènes rencontrer les ministres et les fonctionnaires du gouvernement, on a dit de ne pas s’inquiéter et qu’une législation serait adoptée pour régler la question. Rien ne s’est passé. Nous attendons les élections et la décision sera dure » a souligné une source athonite.
Source et photographie : Romfea.gr