L'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale a publié hier le communiqué suivant au sujet de la cathédrale saint-Nicolas à Nice (notes récentes sur cette actualité: 1, 2, 3, 4):
" Les autorités de l’Archevêché ont pris connaissance avec consternation de communiqués récents que le diocèse de Chersonèse (diocèse du Patriarcat de Moscou en France), a fait paraître concernant le litige en cours à propos de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Nice. Les communiqués du diocèse de Chersonèse appellent plusieurs rectifications de la part de l’Archevêché.
1° Respect du droit français et affectation de la cathédrale Saint-Nicolas
L’Archevêché a toujours respecté et respectera les lois de la République française. Dans le cas de la paroisse Saint-Nicolas de Nice, l’Archevêché regrette les jugements prononcés en faveur de l’État russe par le tribunal de grande instance de Nice (janvier 2010), puis par la cour d’appel d’Aix (mai 2011) ; il approuve le pourvoi en cassation introduit par l’Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR) qui constitue la structure juridique civile de la paroisse orthodoxe Saint-Nicolas de Nice.
L’Archevêché rappelle que le contentieux juridique et les jugements rendus portent uniquement sur le droit de propriété de l’édifice, mais en aucune façon sur son affectation. Dès lors et malgré certaines rumeurs malveillantes, l’Archevêché affirme que c’est de plein droit que la paroisse Saint-Nicolas continue d’occuper la cathédrale Saint-Nicolas et de célébrer le culte divin en ses murs. Le jugement de la cour d’appel d’Aix de mai 2011 n’exige nullement de la paroisse Saint-Nicolas qu’elle quitte le lieu de culte qu’elle occupe depuis sa fondation, il y a près d’un siècle. L’édifice de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice est classé, depuis près de trente ans, aux Monuments historiques de France. L’affectation de l’édifice au culte orthodoxe est reconnue et soutenue par l’État français, qui depuis plusieurs décennies, lui a concédé, de manière répétée, divers investissements. En droit français, la « prise des clefs » par l’État russe, propriétaire de l’édifice, correspondrait à une expulsion de la communauté paroissiale Saint-Nicolas. Dans un État de droit comme l’est la République française, même le puissant État russe ne peut, sans une procédure contradictoire, faire « vider les lieux » à l’association qui les occupe de plein droit. Quant aux intimidations, pressions et menaces, tantôt douces, tantôt brutales, subies par l’ACOR, elles sont intolérables. L’Archevêché estime qu’il est juste que l’ACOR fasse valoir ses droits d’occuper la cathédrale Saint-Nicolas, indépendamment de la question du droit de propriété.